Il faut savoir que le panel des explorations des infertilités est assez large et doit être entrepris de façon systématisée tenant compte du passé médical du couple, de l’ancienneté de l’infertilité, de l’âge de la patiente ainsi que de la cause suspectée à l’interrogatoire et à l’examen.
La courbe de température
Elle consiste à demander à la femme de prendre sa température tous les matins avant le réveil, et de l’annoter sur une courbe délivrée par le médecin en marquant tous les événements intercurrents (fièvre, grippe, jour des règles..) durant une période moyenne de 3 mois.
Cette courbe peut nous donner certaines informations sur l’existence d’une ovulation, la durée du plateau thermique après ovulation ainsi que le jour d’ovulation éventuel. Toutefois, cette méthode est assez contraignante et est souvent biaisée par des évènements qui viennent fausser le résultat et rendre son interprétation délicate.
Par ailleurs, et de par notre expérience, elle crée une certaine tension chez la femme rendant les rapports dans le couple complètement centrés sur celle-ci. C’est dans cet esprit, que beaucoup d’auteurs et de praticiens ne la prescrivent que dans certains cas précis, notamment de jeunes couples angoissés n’ayant pas puisé leur chance de conception spontanée mais avec une faible fréquence des rapports afin de les aider à bien programmer leurs rapports.
L'hystérosalpingographie
l s'agit d'un examen radiologique essentiel qui permet de visualiser l'intérieur de la cavité utérine et surtout de vérifier l'intégrité des trompes de mémé qu'il donne une idée sur l'existence éventuelle d'adhérences déformant les rapports anatomiques du pelvis.
Comment ?
Il s’agit d’introduire par le col de l’utérus un produit radio-opaque et de suivre radiologiquement son cheminement dans les trompe et la cavité utérine. Cet examen se pratique en début de cycle pour éviter une grossesse, mais surtout en l’absence de toute infection génitale
Pourquoi ?
Elle permet de découvrir :
- Une malformation de la cavité utérine avec la présence de fibromes ;
- Une synéchie qui est un accolement fibreux des parois de l’utérus, observée en général après une infection ou un curetage ;
- Un col béant pouvant être à l’origine de fausses couches ou au contraire obturé par un gros polype ou une synéchie ;
- Des anomalies des trompes obstruées, une muqueuses altérée, ou encore une endométriose ;
- L’examen peut se transformer en soin. Il arrive en effet que la pression exercée par la montée du liquide radio- opaque débouche une trompe.
L’hystéroscopie
C’est une exploration de la cavité utérine. Cet examen est souvent prescrit en complément de l’hystérosalpingographie.
Comment ?
Une petite caméra est introduite dans l’orifice cervical, sous anesthésie générale. Le médecin observe l’aspect de la muqueuse utérine.
Pourquoi ?
- Cet examen permet de faire des biopsies au niveau des lésions, surtout un s’il existe une infection chronique.
- L’hystéroscopie est aussi utilisée dans un but curatif. Elle sert à enlever une synéchie ou un petit polype.
Les dosages hormonaux
Ils relèvent du domaine très large de l’endocrinologie.
Comment ?
Les dosages s’effectuent à partir de prélèvements de sang et d’urine pour étudier la production hormonale des ovaires, de l’hypophyse, de l’hypothalamus et de la thyroïde.
Ces dosages doivent être faits en début de cycle entre le 2è et le 4è jour des règles.
Pourquoi ?
Ils sont souvent demandés lorsqu’il y a un trouble de l’ovulation visible sur la courbe de température, et permettant de situer le responsable de désordre ou une anomalie à l’échographie notamment de petits ovaires ou un aspect d’ovaires polykystiques.
Le caryotype
C’est l’étude des anomalies concernant le nombre et la structure des chromosomes, situés dans le noyau des cellules.
Comment ?
Une simple prise de sang suffit.
Pourquoi ?
La femme peut être, sans le savoir, porteuse d’une anomalie génétique qui entraînerait une stérilité.
L’échographie
Il s’agit d’un examen simple, indolore, largement utilisé en gynécologie.
Comment ?
Le gynécologue peut pratiquer une échographie en déplaçant une sonde sur la paroi abdominale, elle doit se faire vessie pleine.
L’échographie endovaginale se fait à l’aide d’une sonde introduite dans le vagin, et ne nécessite pas de boire un litre d’eau auparavant et doit être actuellement la gold standard.
Pourquoi ?
- Elle permet de révéler une anomalie utérine ou ovarienne (fibrome, polype).
- Elle détermine la taille et le nombre de follicules ovariens et de l’aspect de l’endomètre.
- Elle est utilisée tant pour le diagnostic que pour le suivi de l’efficacité de certains traitements.
- Comme nous le verrons plus loin, l’échographie est indispensable lors du traitement inducteur d’ovulation, ainsi qu’au moment de la ponction ovarienne pour la FIV- ETE.
Biopsie de l’endomètre
L’endomètre est la muqueuse interne de l’utérus dont la structure varie en fonction de la partie du cycle et de l’imprégnation hormonale
Comment ?
Il s’agit de prélever, à l’aide d’une petite sonde, un fragment de l’endomètre. La biopsie se réalise au milieu du plateau thermique, en phase lutéale, lorsque le corps jaune sécrète de la progestérone.
Pourquoi ?
- La biopsie permet d’évaluer l’imprégnation hormonale et la qualité de l’ovulation.
- Elle permet d’autre part de faire une analyse bactériologique à la recherche d’une infection latente.
La cœlioscopie
La cœlioscopie intervient quand des problèmes de trompe sont évidents. Elle permet de décider s’il faut passer à la fécondation in vitro ou quand on suspecte une pathologie telle que l'endométriose.
Cet examen est effectué en dernier recours car il s’agit d’un acte chirurgical. La cœlioscopie peut être à la fois un geste diagnostic et curatif.
Comment ?
On introduit une sonde optique par une petite incision dans l’ombilic, sous une anesthésie générale de courte durée. Le médecin peut observer le pelvis et les organes génitaux.
Pourquoi ?
- Pour voir parfaitement l’utérus, les ovaires, les trompes et la cavité péritonéale et établir un diagnostic précis.
- Mais aussi pour vérifier la perméabilité tubaire, c’est-à-dire s’assurer que la trompe est capable de faire glisser, progresser correctement l’ovocyte et à la bonne vitesse.
Quand ?
- Si l’hystérographie a mis en évidence des problèmes de trompe, la cœlioscopie va répondre à la question thérapeutique : faut-il réparer les trompes ou prévoir une fécondation in vitro ?
- Quand aucun autre examen n’a pu mettre en évidence la perméabilité des trompes, ni en trouver de cause et quand aucune cause d’infertilité n’a été mise en évidence après de nombreuses recherches.
Dans tous les cas, seule votre équipe médicale est apte à vous prescrire un examen quand elle le juge opportun, au moment où il le faut, seulement et seulement s’il est nécessaire pour vous ; et vous seule.